Monetization Manager Jeu Vidéo

Il consiste à élaborer des stratégies de monétisation adaptées au type de jeu, à sa cible et à sa plateforme de diffusion. Le mécanisme de monétisation doit être intégré harmonieusement dans le gameplay et doit permettre de maximiser les revenus tout en maintenant la satisfaction et l’engagement des joueurs.

Dans l’industrie actuelle où les jeux en tant que service (Games as a Service – GaaS) prennent une place prépondérante, le Monetization Manager contribue significativement à la viabilité économique des projets sur le long terme.

Un métier porteur de sens

Être Monetization Manager c’est participer directement à la pérennité économique des créations vidéoludiques, en façonnant des modèles économiques qui permettent aux studios de continuer à développer des contenus de qualité.

On participe aussi à la facilitation de l’accès aux jeux à travers des modèles économiques (gratuits avec achats optionnels, abonnements…) et permet à différentes catégories de joueurs de profiter des expériences vidéoludiques selon leurs moyens.

Monétisation d’un jeu vidéo : qu’est-ce que c’est ?

La monétisation est l’ensemble des stratégies et des mécanismes permettant de générer des revenus à partir d’un produit vidéoludique. Historiquement limitée à l’achat initial du jeu (modèle premium), elle s’est considérablement diversifiée ces dernières années.

Aujourd’hui, plusieurs modèles coexistent :

• Free-to-play (F2P) : Jeu gratuit financé par des achats intégrés (cosmétiques, avantages de gameplay, monnaie virtuelle) ou de la publicité.
• Premium avec achats intégrés : Jeu payant proposant également des contenus additionnels payants (DLC, packs d’extension).
• Abonnement : Accès au jeu moyennant un paiement récurrent (mensuel ou annuel).
• Battle Pass : Système de progression payant offrant des récompenses exclusives sur une saison limitée.
• Publicité intégrée : Revenus générés par l’affichage de publicités, parfois avec récompenses pour le joueur (publicité avec récompense).

Le Monetization Manager doit maîtriser ces différents modèles et savoir lequel privilégier ou combiner selon le type de jeu, sa cible et sa plateforme.

Le Monetization Manager doit accomplir certaines missions pour atteindre le but de revenu maximal :

Analyse des données de monétisation

Étudier minutieusement les métriques clés (taux de conversion, valeur moyenne par utilisateur payant, rétention…) pour comprendre le comportement d’achat des joueurs et identifier les leviers d’amélioration.

Conception de stratégies de monétisation

Développer des plans d’action pour maximiser les revenus à travers différents canaux (achats intégrés, publicités, abonnements) en fonction du type de jeu et de sa cible.

Création d’offres promotionnelles

Concevoir des offres spéciales, des événements temporaires et des bundles attractifs pour stimuler les achats dans le jeu.

Optimisation des prix

Fixer les prix optimaux pour les différents éléments vendus dans le jeu en analysant l’élasticité-prix et les habitudes d’achat des utilisateurs.

Gestion des partenariats publicitaires

Sélectionner et optimiser les réseaux publicitaires utilisés dans le jeu. Parfois, organiser des enchères entre différents fournisseurs pour maximiser les revenus publicitaires.

Collaboration avec les équipes de développement

Collaborer étroitement avec les game designers pour intégrer harmonieusement les mécaniques de monétisation dans le gameplay et suggérer des ajustements pour améliorer la conversion.

Reporting et présentation des résultats

Produire des rapports détaillés sur les performances des stratégies de monétisation et présenter les résultats à la direction, avec des recommandations d’amélioration.

Veille concurrentielle

Analyser les stratégies de monétisation des concurrents et surveiller les tendances du marché pour maintenir la compétitivité du jeu.

Pour exceller dans ce poste, le Monetization Manager doit maîtriser un ensemble de compétences techniques : en premier lieu les outils d’analytics (Google Analytics, Firebase, Amplitude…). Ensuite, les mécaniques de jeu pour comprendre la façon dont elles peuvent être liées à la monétisation. Une expertise en marketing digital et mobile serait également utile pour fidéliser et acquérir des utilisateurs. Outre ces compétences, le Monetization Manager doit savoir mener des tests A/B pour optimiser les offres, les prix et les placements publicitaires.

Au-delà des compétences techniques, certaines qualités personnelles peuvent faire la différence, comme l’esprit analytique qui distingue les meilleurs profils. Savoir interpréter les données et en tirer des conclusions pertinentes. La créativité est aussi importante : être capable de concevoir des stratégies de monétisation innovantes pour battre la concurrence. Il faut aussi une forte sensibilité aux besoins des joueurs, avec la capacité à comprendre leur psychologie d’achat pour élaborer des offres qui résonneront avec eux.

Les soft skills recherchées par les entreprises

Les recruteurs accordent une importance à certaines compétences douces, et pour un Monetization Manager, il s’agit notamment de l’intelligence émotionnelle. C’est la qualité qui permet de comprendre les besoins et motivations des joueurs, mais aussi de collaborer efficacement avec ses collègues, notamment lors de discussions potentiellement sensibles sur l’équilibre entre monétisation et expérience utilisateur. La gestion du temps et des priorités s’avère aussi indispensable. Le rôle consiste principalement à jongler entre analyses, réunions, suivi, conception.

En parlant de parcours, la voie classique consiste à suivre des études supérieures en marketing, économie, commerce ou gestion, avec spécialisation dans le digital ou le jeu vidéo. Puis, la compléter par une expérience professionnelle progressive, débutant souvent par des postes en marketing digital, analyse de données ou community management avant de se spécialiser dans la monétisation.

Une alternative consiste à commencer par une formation en développement de jeux vidéo ou en game design, puis à se réorienter vers les aspects business et monétisation.

La formation post-bac pour accéder à ce poste est le cursus de master (Bac+5) en marketing digital, data science ou business intelligence dans une école de commerce ou à l’ université. Choisir les spécialisations en marketing digital, e-business, analyse de données, ou management des industries créatives. Si possible, opter pour un master en management du jeu vidéo ou en business analytics.

L’acquisition de certifications reste optionnelle, mais fortement conseillée : des certifications en analytics (Google Analytics), en marketing digital ou en growth hacking.

Avant de vous engager dans cette voie professionnelle exigeante, il est utile de vous interroger sur votre compatibilité avec les spécificités du métier :

Premièrement, avez-vous une réelle passion pour les jeux vidéo ? Une connaissance approfondie du médium et de ses codes est essentielle pour créer des stratégies de monétisation adaptées. Puis, êtes-vous à l’aise avec l’analyse quantitative et les données ? Le métier repose largement sur l’interprétation de métriques complexes et la prise de décision basée sur les données. Évaluez aussi votre aptitude en matière de psychologie du consommateur, car comprendre les motivations d’achat est fondamental pour concevoir des offres efficaces.

La rémunération dans ce domaine reste généralement attractive compte tenu de la rareté des profils experts. En France, un Monetization Manager débutant peut s’attendre à un salaire mensuel brut d’environ 3 333 € (40 000 € annuels). Avec plusieurs années d’expérience et des résultats probants, cette rémunération peut atteindre 5 833 € brut mensuel (70 000 € annuels). Les profils seniors ou occupant des postes à responsabilité plus larges dépassent souvent les 7 500 €.

La recherche d’un poste est assez facile si l’on suit des stratégies bien définies. Il faut commencer par développer un portfolio de résultats : constituer un dossier présentant vos expériences passées avec des métriques concrètes : augmentation de l’ARPU (Average Revenue Per User), amélioration des taux de conversion, optimisation des revenus publicitaires, etc. Puis, ou en parallèle, développer votre réseau professionnel en

participant aux événements de l’industrie (Game Connection, Paris Games Week, Gamescom) ou en rejoignant des groupes professionnels sur LinkedIn des groupes de discussions de la communauté du jeu vidéo. Néanmoins, si vous avez déjà le portfolio nécessaire, l’approche directe peut fonctionner : contacter directement les studios qui vous intéressent, en proposant une analyse pertinente de leur système de monétisation actuel avec des pistes d’amélioration. Pour un débutants, la meilleure manière d’accéder à ce poste managérial est d’abord de considérer les postes tremplins, des fonctions comme analyste de données, spécialiste en acquisition utilisateurs ou product manager jeux vidéo. Et se laisser porter par la progression naturelle vers le métier de Monetization Manager.

Les grands éditeurs internationaux : des géants comme Ubisoft, Electronic Arts, Activision Blizzard ou Tencent. Les offres émanent aussi des studios spécialisés en jeux mobiles

comme King (Candy Crush), Supercell (Clash of Clans), Voodoo ou Niantic (Pokémon GO). Pour une spécialisation en “Games as a Service”, compter sur les éditeurs de jeux en ligne : Riot Games (League of Legends), Epic Games (Fortnite) ou Valve (Counter-Strike). A part ces recruteurs, il faut regarder aussi du côté des studios indépendants, des entreprises de conseil en monétisation et des plateformes de distribution (Steam, Epic Games Store et App Store notamment).

Concernant le cadre de travail, le manager bénéficie généralement d’un espace de travail moderne avec du matériel informatique performant pour l’analyse de données en quantité. Question horaire, il travaille souvent 35 à 39 heures par semaine, mais très souvent au-delà. Côté pression et objectifs, il y a la pression liée aux objectifs de revenus et des décisions qui ont un impact direct sur la rentabilité du jeu.

Le freelance est possible et très lucratif, mais il faut avoir le profil adapté : un ex-salarié ayant déjà plusieurs années d’expérience avec un réseau professionnel solide. Il faut aussi avoir une expertise démontrable avec des résultats quantifiables.

Travailler dans l’industrie du jeu vidéo à l’international implique une certaine exigence linguistique avec une parfaite maîtrise de l’anglais professionnel dans la foulée. Le CV devrait être aussi adapté en conséquence : mettre en avant la connaissance des spécificités culturelles du marché local et l’expérience avec les jeux populaires dans la région.

On trouve les contacts grâce au réseautage international. Et pour cela, il faut participer aux événements internationaux du secteur (GDC à San Francisco, Gamescom en Allemagne, Tokyo Game Show) et rejoindre les communautés professionnelles en ligne.

Le poste de Monetization Manager constitue un excellent tremplin vers diverses fonctions. En évolution verticale, il permet de mener vers des postes de Head of Monetisation ou Director of Revenue, qui supervisent les stratégies de monétisation pour l’ensemble des titres d’un studio. Il est également possible d’évoluer vers la fonction de Directeur Marketing ou même Chief Revenue Officer (CRO) au niveau exécutif. En évolution horizontale, noter la transferabilité des compétences acquises vers des fonctions comme Product Manager, User Acquisition Manager ou Business Intelligence Manager. Pour ceux qui souhaitent se spécialiser, le Monetization Manager permet aussi de devenir expert en économie comportementale, optimisation des revenus publicitaires ou analyse prédictive de la monétisation, des postes autant lucratifs que recherchés..

Devenir Monetization Manager c’est avant tout avoir une passion pour le jeu. Puis, remplir l’exigence en compétences avec un Bac+5 minimum dans des domaines associant business et gaming. Au-delà des compétences techniques, ce qui permet véritablement un Monetization Manager d’être à sa place est son talent naturel pour la monetisation : quelqu’un qui soit capable de maximiser en même temps le revenu et la satisfaction utilisateur. Et cela demande un esprit analytique et une créativité commerciale très développée.

Les avantages sont une rémunération attractive, avec des salaires débutant autour de 40 000 € brut annuels et pouvant atteindre plus de 70 000 € pour les profils confirmés. Puis, l’impact mesurable du travail sur l’entreprise. On remarque aussi une forte demande pour le profil. Ce qui offre une certaine sécurité d’emploi et un pouvoir de négociation appréciable.

Notons enfin l’évolution professionnelle, avec le nombre de passerelles possibles toutes, menant vers des fonctions stratégiques.

Pour les inconvénients, au premier rang, il y a la pression des résultats et la responsabilité directe sur les revenus, un aspect particulièrement stressant, surtout lorsqu’on travaille pour une entreprise avec des objectifs ambitieux.

Par ailleurs, le rôle de Monetization Manager est associé à une image parfois controversée. Les pratiques agressives de monétisation étant critiquées par certains joueurs. En plus, trouver le juste milieu entre optimisation des revenus et préservation de l’expérience utilisateur est un défi permanent.