Testeur QA

Tester un jeu de façon automatique à partir d’un logiciel est une manœuvre compliquée. Parce que certaines informations ne sont pas prévisibles.

Vital, crucial, primordial (et plein d’autres adjectifs en -al) peuvent donc définir le travail du testeur QA.

C’est vraiment une étape essentielle pour repérer les bugs qui nécessitent une correction.

Le testeur classe les bugs en deux catégories : intemporel ou temporel.

Les bugs intemporels surviennent n’importe quand dans le jeu. Ce sont des bugs d’action, d’information.

Les bugs temporels, quant à eux, sont des bugs de position, d’événement interrompu, etc. Une fois identifiés, ils peuvent être corrigés par l’équipe.

« Le testeur QA doit assurer le suivi et la qualité du jeu produit en faisant usage de protocoles de test et de son expérience, de façon à remonter toute erreur ou anomalie capable de nuire au projet ou ne répondant pas aux exigences imposées par sa documentation. »

Benjamin HOURLIER, testeur QA chez Big Bad Wolf Studio

« Le métier de QA tester est avant tout un métier de passion. Il faut être très patient pour faire et refaire un nombre infini de fois, les mêmes choses pour tracker les problèmes qui pourraient surgir dans un jeu. L’attention à prêter à chaque détail est essentielle. Le QA tester doit donc tester au quotidien un (ou plusieurs) jeu(x) afin de remonter dans une base de bugs, tous les soucis que comporte le jeu dans le but que l’équipe de production les corrige. Il devra ensuite régresser tous ces bugs corrigés afin de s’assurer qu’ils sont bel et bien corrigés. »

Sébastien CHIPOT, QA manager chez Kylotonn Games

Depuis la crise sanitaire liée au Covid-19, et même avant, de plus en plus de personnes sont en quête de sens au travail. La santé mentale et la flexibilité se retrouvent au cœur des débats.

Tout le monde cherche un emploi dans lequel l’épanouissement et le bien-être professionnel sont mis en avant.

C’est peut-être aussi votre cas.

Et si vous deveniez testeur QA ?

Mais attention, téfléchir à son projet professionnel, c’est bien. Le faire avant d’intégrer une formation engageante, c’est mieux.

Voilà pourquoi il est important de vous poser certaines questions (et d’y répondre) avant de vous orienter dans un domaine.

Si vous voulez poursuivre dans la voie du jeu vidéo, posez-vous les questions suivantes :

• Est-ce que je veux faire de ma passion pour le jeu vidéo, mon métier ?
• Devenir testeur professionnel, c’est possible ?
• Quelle école et quelle formation dois-je intégrer ?
• Des stages en entreprise sont-ils prévus pendant le cursus ?
• Est-ce que les débouchés sont bons ? Est-il facile de trouver un emploi comme testeur QA ?
• Est-il possible de travailler en freelance ?
• Etc

Commençons par le Bac. Un Bac général avec une spécialité en numérique ou en maths est une bonne option. Sinon, un Bac technologique avec une spécialité en informatique est le meilleur choix.

Pour la suite, il est recommandé de poursuivre des études supérieures pour devenir chargé de qualité jeu vidéo.

Aujourd’hui, des formations proposent d’acquérir les compétences nécessaires pour accéder à ce métier. C’est le cas de notre Bachelor Management & Business, option jeu vidéo et esport. Disponible dans notre école G. Business du Gaming Campus.

Vous pouvez toujours chercher mieux ailleurs, mais vous ne trouverez sans doute pas. C’est vrai, comment trouver mieux qu’une formation spécialisée dans une école dédiée aux métiers du jeu vidéo ?

Être familiers avec le game design, connaître la chaine de production et le développement d’un jeu vidéo, savoir répondre aux contraintes, avoir une bonne culture gaming, savoir résoudre des bugs… sont autant de compétences qu’il vous faut maîtriser pour aspirer au poste de testeur QA.

Côté qualités, si la passion pour le jeu vidé est un must, elle ne suffit pas. Tester n’est pas vraiment pareil que jouer.

Cela demande une véritable rigueur, une méthode certaine et une organisation sans faille. Il faut aussi faire preuve de persévérance, de patience, d’autonomie et être capable de synthétiser les données.

Les soft skills d’un bon testeur QA qui font la différence auprès des recruteurs ?

La résolution de problèmes, l’intelligence émotionnelle, l’empathie, la gestion du temps et du stress, le sens du collectif…

« Un QA tester doit connaître deux choses dans son métier : – Le FQA (tests de Fonctionnalité) qui consiste à traquer des bugs liés au jeu en lui-même (Collisions,  gameplay, fonctionnement, difficulté, son…). Il n’est pas nécessaire d’être un « bon » joueur pour être un bon testeur ! – Le CQA (test de Compliance) qui consiste à tester toutes les règles imposées par les consoliers (Microsoft, SONY, Nintendo…). Chaque consolier a ses propres règles (nommées TRC, XR, Lotcheck, selon les consoliers) et ses règles, si elles ne sont pas respectées, est rédhibitoire, quant à la sortie du jeu. Le QA tester devait donc maîtriser tous les logiciels de chaque console/consolier, ainsi que maîtriser toutes les règles de Compliance de chaque consolier. Il doit donc aussi bien maîtriser le jeu en lui-même (le connaître par coeur) que les règles des consoliers pour permettre au jeu de sortir dans les délais. »

Sébastien CHIPOT, QA manager chez Kylotonn Games

« Le testeur QA doit à la fois prendre en compte et maîtriser l’ensemble du cycle de production et son planning, la documentation de design interne au projet, les différentes pratiques et types de joueurs de façon à anticiper un maximum de comportements pouvant provoquer des bugs. Avoir un n regard analytique lui permettant de déceler tout ou partie de l’origine d’un problème, ainsi qu’une excellente capacité de communication et une large connaissance des aspects techniques du milieu afin de pouvoir effectuer des remontées d’erreurs claires, précises, et qui puissent être comprises par les personnes concernées de l’équipe. »

Benjamin HOURLIER, testeur QA chez Big Bad Wolf Studio

Déjà, de quelles entreprises parle-t-on ici ? Si vous faites le choix de travailler comme salariés, des entreprises comme Ubisoft, OSome Studio, Arkane Studios et plein d’autres recherchent des testeurs QA.

Et c’est comment la vie en entreprise au poste de testeur QA ?

Les conditions de travail ne sont pas bien différentes des autres entreprises. Un environnement de travail sympa, du matériel performant et de qualité, un temps de travail adapté…

En parlant du temps de travail, les horaires sont variables à ce poste. Même si le 35 heures par semaine est la norme, il est fréquent de travailler un peu plus. En particulier pendant la phase de finalisation d’un jeu vidéo.

À qui devez-vous rendre des comptes ?

Plusieurs personnes, à des degrés différents. Le N+1 du testeur QA est le lead QA. Vient ensuite le QA manager, puis l’associate producer et le producer.

« Je suis passionné de jeux vidéo depuis toujours (j’ai eu la chance de commencer à jouer sur les toutes premières consoles de salon (NES/ Master system…). J’ai toujours voulu apporter ma contribution aux jeux, car lorsque je jouais étant petit, je ne trouvais pas normal que des bugs existent toujours dans les jeux. Les articles que je lisais dans les magazines à l’époque (Console +, Player One, Joypad…) n’ont fait que renforcer cette envie pour ce métier. Personnellement, j’ai commencé à travailler chez « Nintendo of Europe » (NOE) en Allemagne (j’ai simplement trouvé l’annonce sur le site de l’ANPE (Pôle emploi, aujourd’hui) et j’ai sauté sur l’occasion). J’ai passé un entretien dans les locaux en Allemagne (à Francfort) et j’ai été retenue. Depuis j’ai toujours travaillé dans le jeu vidéo depuis 2004 autant chez des éditeurs et développeurs. J’ai eu la « chance » de travailler sur beaucoup de jeux (plus de 50 jeux release). Pour n’en citer que quelques-uns, des plus connus : Mario Power Tennis (Game Cube) ; Animal Crossing (Game Cube) ; I am Alive (PC/Xbox 360/PS3) ; Lords of the Rings Online (PC) et toute la série des WRC depuis WRC5 (nous travaillons sur WRC10 actuellement) (sur PS4/XOne/PS5/XSX/Steam). »

Sébastien CHIPOT, QA manager chez Kylotonn Games

En termes de salaire, en France, le chargé de qualité jeu vidéo junior peut gagner entre 2 300 et 2 800 euros par mois. Tout dépend du statut et du lieu. Avec de l’expérience, la rémunération peut aller jusqu’à plus de 3 000 euros par mois.

À l’étranger (Amérique du Nord), le salaire du testeur QA est équivalent. On parle de 2 600 à 3 800 dollars.

L’évolution vers d’autres métiers est facilement envisageable. Les métiers créatifs comme game designer ou level designer sont accessibles après un poste de chargé de qualité jeu vidéo.

Si prendre des responsabilités vous intéresse, devenir lead testeur QA est aussi une option possible.

« Le métier de QA tester est souvent vu comme une porte d’entrée pour travailler dans le JV et faire autre chose ensuite. Et c’est vrai, un QA tester ayant 1 an d’XP sur un projet aura probablement plus de chance de devenir game designer (si c’est son souhait) sur le même projet que quelqu’un sortant d’école, car il connaîtra mieux les rouages d’un développement de jeu vidéo et surtout le projet. Cependant c’est un métier à part entière qui est passionnant et permet d’apprendre plein de nouvelles choses en côtoyant les autres métiers. Avoir ce rôle transversal est ce qui m’a décidé à rester dans cette branche. Dès lors, j’ai pu travaillé sur des projets en tant que lead QA sur Detroit Become Human (Quantic Dream) en tant sur les versions PS4/PC, Beyond Two Souls & Heavy Rain sur les versions PC ou bien encore, Ghost Recon Future Soldier (Ubisoft) en QA tester sur les versions PS3/X360/PC. »

Anthony MARMETH, Quality assurance manager chez Betclic Group

Vous envoler vers d’autres horizons pour travailler comme testeur QA, c’est possible. Nombreuses sont les entreprises qui recherchent ce type de profil.

Pour aller travailler à l’étranger, il faut savoir parler anglais impérativement. C’est l’un des critères non négociables. Avec bien sûr, votre formation et votre expérience en tant que testeur QA.

Côté démarches administratives, le mieux est de communiquer directement avec les autorités compétentes dans votre pays d’accueil.

Intégrer des groupes d’expatriés et contacter des personnes déjà sur place sont aussi de bonnes solutions pour préparer votre expatriation.

« Le testeur QA a pour avantage de pouvoir communiquer avec de nombreux pôles, de pouvoir être force de proposition sur des questions d’expérience joueur, d’assurer la qualité des versions livrées, et de pouvoir être idéalement impliqué très tôt dans les phases de conception d’un projet. Il s’agit en revanche d’un métier qui peut s’avérer par moment très répétitif dans ses tâches ou l’exécution d’une série de tests donnée, qui est fortement dépendant du travail et du rythme des autres pôles, et dont le périmètre d’action pourra varier grandement d’une entreprise à l’autre, ce qui peut autant représenter un avantage qu’un inconvénient ».

Benjamin HOURLIER, testeur QA chez Big Bad Wolf Studio