Level builder

Contrairement au level designer qui conçoit la structure et les mécaniques de jeu, le level builder est celui qui concrétise ces idées en construisant effectivement les environnements. Il met en forme les cartes de jeu et les niveaux que le level designer a préalablement imaginés. Dans de nombreux studios, ces deux fonctions sont occupées par une même personne aux doubles compétences.

Un métier qui a du sens

Le métier de level builder offre une réelle satisfaction créative en permettant de voir concrètement le fruit de son travail prendre forme et impacter sur l’expérience des joueurs. De plus, la dimension artistique et technique du métier répond au besoin d’expression créative tout en offrant des défis intellectuels stimulants.

Au quotidien, le level builder analyse d’abord le cahier des charges fourni par le level designer ou le directeur créatif, puis propose des solutions en fonction de la faisabilité technique. Il crée ensuite des prototypes fonctionnels en réalisant des maquettes simplifiées des niveaux, un processus qui peut parfois être assisté par l’intelligence artificielle pour les tâches répétitives. Une fois le prototype validé, il met en scène les règles du gameplay en plaçant stratégiquement les obstacles, les ennemis, les ressources et les objectifs. Il intègre également les éléments multimédias comme les textures, les modèles 3D et les effets sonores. Le level builder crée aussi des comportements spécifiques et programme des déclencheurs d’actions qui répondent aux interactions du joueur. Une part importante de son travail consiste à tester régulièrement ses créations pour identifier et corriger les problèmes.

Pour exceller dans ce métier, le level builder doit posséder une solide maîtrise des logiciels de prototypage 2D et de modélisation 3D. Il doit comprendre les technologies web, particulièrement pour les jeux en ligne ou sur navigateur. La connaissance approfondie des outils d’édition de niveaux spécifiques comme UnrealEd est aussi indispensable. En outre, des compétences en programmation, notamment dans les langages de scripts comme LUA ou Python, sont nécessaires pour créer des interactions complexes. Le level builder doit également avoir des notions d’ergonomie pour concevoir des espaces intuitifs et agréables à parcourir. Enfin, il faut une bonne compréhension des principes fondamentaux du game design pour créer des niveaux qui servent efficacement l’expérience de jeu.

La première qualité d’un level builder est sa capacité à travailler en équipe, car il interagit constamment avec les game designers, les artistes, les programmeurs et les testeurs. La créativité et l’imagination sont fondamentales pour être apte à proposer des environnements originaux et immersifs. Un bon level builder doit aussi faire preuve d’attention et d’écoute envers chaque métier impliqué dans le développement. Et il faut finalement être force de proposition pour enrichir le concept initial avec des idées originales qui améliorent l’expérience de jeu.

Les soft skills recherchées

Au-delà des compétences techniques, les entreprises valorisent de plus en plus les soft skills chez les level builders. Ces compétences comportementales font souvent la différence lors du recrutement et favorisent l’évolution professionnelle. Pour ce profil, il s’agit de la capacité d’adaptation, la résistance au stress, l’esprit critique, la communication claire et la curiosité intellectuelle qui pousse le professionnel à explorer de nouvelles approches et techniques.

Le parcours le plus courant est celui qui débute par l’obtention d’un baccalauréat, avec des spécialités en sciences, mathématiques, anglais ou arts. Un bac STD2A orienté vers l’art et le design est aussi adapté. Ensuite, la poursuite d’un cursus de niveau bac+3 comme un bachelor spécialisé en jeux vidéo, en infographie ou en développement. Pour viser des postes à plus haute responsabilité, vous devez continuer jusqu’au bac+5, comme un MBA en game design ou en direction artistique. Il existe également des formations spécifiques comme le DU Level Design qui se concentrent précisément sur cette spécialité. Dans tous les cas, la formation doit inclure l’apprentissage des logiciels professionnels, des principes du level building, de l’infographie et de la chaîne de production d’un jeu vidéo.

Parmi les formations post-bac adaptées, on cite par exemple des cursus spécialisés comme le Bachelor Infographiste 2D/3D/Game artist, le MBA Infographiste 2D/3D/Game artist ou le MBA Technical artist.

Avant de s’engager dans ce métier, il est important d’analyser sa compatibilité avec ses aspirations et aptitudes personnelles. Réfléchissez à votre passion pour le jeu vidéo et déterminez si elle est suffisamment forte pour alimenter votre motivation quotidienne. Évaluez votre disposition à passer de longues heures devant un ordinateur, car c’est une réalité incontournable de ce métier. Faites le point sur vos compétences artistiques actuelles et votre capacité à les développer. Enfin, évaluez votre maîtrise de l’anglais et votre volonté de l’améliorer, parce que cette langue est indispensable dans l’industrie du jeu vidéo.

La rémunération d’un level builder varie selon plusieurs facteurs. En début de carrière, le salaire mensuel brut se situe autour de 2 500 €, soit environ 30 000 € annuels. Avec de l’expérience, il peut atteindre 3 350 € brut par mois, équivalant à approximativement 40 200 € par an. Pour les freelances, les tarifs horaires varient généralement entre 35 et 100 dollars (ou euros équivalents), selon l’expertise et la réputation. À l’international, particulièrement aux États-Unis, au Canada ou au Royaume-Uni où l’industrie du jeu vidéo est très développée, les salaires peuvent être significativement plus élevés qu’en France.

Plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre. La première est la création d’un portfolio solide qui démontre vos compétences techniques et votre créativité à travers des projets personnels ou académiques. La deuxième passe par les stages et alternances, faire ses preuves pour se faire embaucher. Le réseautage est également une stratégie très efficace : participer aux événements de l’industrie comme la Paris Games Week, la Gamescom ou les meetups locaux de développeurs et rencontrer les recruteurs. Dernière stratégie : la candidature spontanée. N’hésitez pas à contacter directement les studios qui vous intéressent, même en l’absence d’offres publiées.

Pour postuler, sachez que les offres de missions se trouvent généralement sur des plateformes spécialisées comme Gamejobs.co, ou sur des sites généralistes comme LinkedIn ou Indeed.

Plusieurs entreprises en France recrutent des level builders. On peut citer les grands studios comme Ubisoft (présent à Paris, Montpellier, Annecy, etc.), Quantic Dream à Paris, ou Asobo Studio à Bordeaux. Regardez aussi du côté des studios indépendants de taille moyenne comme Dontnod Entertainment, Tactical Adventures ou Amplitude Studios. Les petits studios indépendants, malgré leurs ressources limitées, peuvent aussi s’intéresser à ce profil.

À l’international, des géants comme Electronic Arts, Activision Blizzard, Rockstar Games ou CD Projekt Red recrutent régulièrement des level builder. Le Canada, particulièrement Montréal et Toronto, abrite de nombreux studios internationaux qui offrent des conditions attractives pour ce poste. Le Royaume-Uni, l’Allemagne et les pays nordiques disposent également d’un écosystème de jeu vidéo dynamique avec des opportunités pour les level builders francophones maîtrisant l’anglais.

L’environnement de travail d’un level builder est généralement stimulant et créatif, mais peut aussi être exigeant. Il travaille principalement dans des bureaux aménagés avec des équipements informatiques performants, des espaces de détente et parfois des avantages comme des salles de jeux ou des événements sociaux. Les horaires sont théoriquement standards (35-39 heures hebdomadaires), mais l’industrie du jeu vidéo est connue pour ses heures supplémentaires parfois importantes. L’ambiance est généralement décontractée et conviviale, avec une culture d’entreprise souvent jeune et dynamique. Le travail s’effectue en équipe, avec des réunions régulières et des échanges constants avec les autres départements. Certaines entreprises proposent désormais des formules de télétravail partiel ou total.

Le statut de freelance représente une alternative intéressante pour les level builders expérimentés. Selon le projet, les tarifs horaires varient généralement entre 35 et 100 euros. Conseil pour réussir en tant qu’indépendant : constituez un portfolio solide et développez un réseau professionnel étendu. Les plateformes spécialisées comme Fiverr, Upwork ou Malt peuvent vous aider à trouver des missions, mais les recommandations personnelles restent le canal le plus efficace.

Les opportunités à l’international sont nombreuses pour les level builders talentueux. Le Canada, particulièrement Montréal et Vancouver, constitue un pôle majeur avec des studios comme Ubisoft Montréal, EA Vancouver ou BioWare. Les États-Unis, notamment en Californie (Los Angeles, San Francisco) et à Seattle, abritent de nombreux studios prestigieux constamment à la recherche de nouveaux talents. Les salaires y sont généralement plus élevés qu’en France,

Pour travailler à l’étranger, la maîtrise de l’anglais est indispensable, et il faut un visa de travail. Mais l’élément déclencheur de la délocalisation reste l’expérience et le portfolio solide qui augmentent considérablement les chances d’être recruté par un studio étranger.

Le parcours professionnel d’un level builder offre plusieurs trajectoires d’évolution. Après quelques années d’expérience, il peut accéder au poste de senior level builder, avec des responsabilités accrues et un salaire plus élevé. Une évolution naturelle consiste à devenir lead level builder, supervisant une équipe et assurant la cohérence des différents niveaux d’un jeu. Il peut également s’orienter vers le level design pur, en se concentrant davantage sur la conception que sur la construction technique. Une autre voie possible est celle de directeur artistique environnement tandis que certains professionnels évoluent vers des postes de game designer ou de directeur créatif.

Parmi les avantages de ce métier, on peut mentionner la créativité, car il permet d’exprimer son imagination et de la voir se concrétiser. Vous pouvez aussi adorer l’environnement de travail stimulant ainsi que le nombre de perspectives d’évolution et de mobilité internationale. Le freelancing est fort possible.

Côté inconvénients, il faut savoir que les horaires étendus peuvent affecter votre équilibre vie professionnelle-vie personnelle. La pression des délais et des contraintes budgétaires peut aussi parfois limiter la créativité. Enfin, bien que les salaires progressent avec l’expérience, ils restent généralement inférieurs à ceux d’autres secteurs technologiques à niveau de compétence équivalent.

Le métier de level builder requiert un niveau d’études minimum de bac+3, idéalement dans une formation spécialisée en jeux vidéo, infographie ou développement. Cela doit être précédé d’un bac général avec des spécialités en sciences, mathématiques ou arts, ou alternativement un bac STD2A. Les compétences essentielles incluent la maîtrise des logiciels de modélisation 3D et d’édition de niveaux, des notions de programmation, et une bonne compréhension des principes du game design. Parmi les qualités indispensables figurent la créativité, l’esprit d’équipe, l’organisation et la capacité d’adaptation. Pour intégrer ce métier, il est recommandé de développer un portfolio solide, d’effectuer des stages en entreprise et de participer activement aux événements de l’industrie pour se constituer un réseau professionnel.