Matte Painter

Ce métier consiste à créer des environnements qui servent de décors aux jeux vidéo, à la manière d’un peintre de décors, mais avec des outils numériques. Le Matte Painter intervient généralement après les premières phases de conception et travaille en étroite collaboration avec les directeurs artistiques et concepteurs de niveaux pour comprendre l’atmosphère recherchée.

Il se concentre principalement sur les arrière-plans et éléments d’environnement qui n’interagissent pas directement avec le joueur, mais contribuent grandement à l’immersion dans l’univers du jeu. Son expertise réside dans la création d’illusions de profondeur, d’échelle et de réalisme à partir d’éléments en 2D ou d’une combinaison de techniques 2D et 3D.

Oui, ce métier a du sens, parce que le Matte Painter contribue directement à façonner l’expérience visuelle et émotionnelle des joueurs, en créant des mondes qui peuvent les émerveiller, inquiéter, apaiser ou intriguer.

Puis, lorsqu’on est à la fois passionné d’art, de cinéma, d’architecture ou de photographie, on trouve dans ce métier un moyen de s’exprimer et d’unifier ses différents centres d’intérêt.

C’est quoi le matte painting ?

Le matte painting est une technique artistique qui consiste à créer des environnements visuels, réalistes ou fantastiques, destinés à servir d’arrière-plans dans des productions audiovisuelles. Initialement développée pour le cinéma au début du 20ème siècle avec des peintures sur verre, cette technique a évolué vers la création entièrement digitale.

Dans l’industrie du jeu vidéo, cette approche permet de créer des horizons lointains, paysages impressionnants ou architectures complexes sans nécessiter une modélisation 3D complète. Ce qui permet d’optimiser les ressources et les performances du jeu.

Le Matte Painter travaille avec des outils de retouche d’image comme Photoshop, des logiciels de modélisation 3D comme Maya ou 3DS Max, et des programmes spécialisés comme Substance Designer pour les textures. Son art consiste à maîtriser la lumière, les perspectives, les échelles et les textures pour créer une illusion de profondeur et de réalisme.

La mission du Matte Painter commence par l’analyse des instructions créatives et des documents de conception pour comprendre l’ambiance, l’esthétique et les spécificités des environnements à créer.

Ensuite, Il effectue une recherche documentaire et collecte des références visuelles de paysages, architectures, textures ou éclairages pour inspirer son travail. Puis, il réalise des croquis préliminaires ou esquisses numériques pour présenter ses premières idées au directeur artistique.

Une fois la direction validée, il crée l’environnement final tout en présentant régulièrement l’avancement de son travail lors des réunions d’équipe. Dans la phase finale du développement, il participe aux à l’ajustement des détails, de l’éclairage et de l’ambiance générale permettant d’obtenir le résultat visuel souhaité.

Pour exceller dans son domaine, le Matte Painter doit avoir une connaissance approfondie des logiciels de création graphique, notamment la suite Adobe, avec Photoshop comme outil principal pour la peinture numérique. Il doit aussi maîtriser des logiciels de modélisation 3D comme Maya, 3DS Max ou Blender pour créer des éléments tridimensionnels et, connaître les outils spécialisés comme Substance Designer et Substance Painter pour les textures.

De plus, une familiarité avec les moteurs de jeu comme Unreal Engine ou Unity est nécessaire pour comprendre l’intégration de ses créations dans l’environnement final.

Sur le plan artistique, ce métier demande une excellente maîtrise du dessin traditionnel et des fondamentaux comme la perspective, la théorie des couleurs, la composition et l’étude de la lumière.

Pour faire ce métier, il faut avoir une sensibilité artistique développée pour comprendre intuitivement les questions d’harmonie, d’équilibre visuel et d’impact émotionnel d’une composition.

La créativité et l’imagination sont aussi essentielles pour être capable de concevoir des environnements originaux ou réinterpréter de façon unique des paysages existants. On complète cela avec un sens aigu de l’observation, très utile dans la reproduction des effets de lumière, textures naturelles ou détails architecturaux.

Les soft skills recherchées par les entreprises

Certaines compétences humaines sont particulièrement valorisées chez les Matte Painters. La communication efficace figure en tête de liste : être capable d’exprimer clairement ses idées, à comprendre les retours. L’esprit d’équipe est fondamental. Le Matte Painter doit collaborer étroitement avec les directeurs artistiques, les level designers et les programmeurs pour intégrer harmonieusement son travail dans l’ensemble du projet. Enfin, il y a la gestion du temps et la capacité à respecter les délais.

Le parcours académique classique débute généralement par un baccalauréat général avec spécialité artistique ou un bac technologique STD2A. Puis, faire des études supérieures en arts numériques, design graphique ou animation, orientée vers la création d’environnements numériques. Un niveau bac+3 minimum est généralement requis.

Après la formation initiale, il faut commencer à développer son portfolio à travers des stages comme première expérience professionnelle. Et parallèlement participer à des projets libres, des défis artistiques en ligne ou des collaborations pour explorer les styles et développer une signature artistique unique.

La formation idéale combine un enseignement artistique traditionnel à une spécialisation dans les technologies numériques. Après le baccalauréat, suivre un cursus de bachelor en arts numériques pour établir des bases solides en dessin, peinture, théorie des couleurs et composition. Généralement, de tels cursus comprennent de l’initiation aux outils numériques et techniques spécifiques au matte painting.

Dans un Bachelor, la dernière année est souvent consacrée à la spécialisation et à la réalisation de projets concrets, idéalement en lien avec l’industrie, permettant de constituer un portfolio professionnel et d’acquérir une expérience pratique.

Avant de s’engager dans cette voie, il est important de se poser certaines questions clés. Êtes-vous passionné par l’art visuel au point d’y consacrer régulièrement votre temps libre ? Cette passion naturelle est essentielle pour maintenir la motivation nécessaire à l’amélioration constante.

Avez-vous une facilité pour observer et reproduire des environnements ? Le Matte Painter doit pouvoir analyser et recréer précisément des éléments visuels complexes.

Êtes-vous à l’aise avec l’idée de passer de longues heures devant un écran, travaillant avec minutie sur des détails parfois très petits ? Ce métier demande une grande concentration et précision sur la durée.

Êtes-vous prêt à adapter votre vision créative aux besoins d’un projet collectif ? Le Matte Painter doit souvent suivre des directives précises et intégrer des commentaires réguliers.

En début de carrière, un Matte Painter junior peut espérer un salaire mensuel brut d’environ 2 000 € en France. Avec quelques années d’expérience et un portfolio solide, cette rémunération évolue généralement vers 2 800 € brut mensuels. Les professionnels très expérimentés peuvent atteindre et dépasser les 3 500 € brut par mois. La taille et la réputation du studio employeur influencent grandement ces chiffres, tout comme la localisation géographique.

L’environnement de travail est généralement moderne et bien équipé, avec des ordinateurs performants, des écrans haute définition calibrés et parfois des tablettes graphiques professionnelles.

Les horaires contractuels s’inscrivent habituellement dans un cadre standard de 35 à 39 heures hebdomadaires, et l’organisation du travail alterne entre des phases de création autonome et des sessions de révision collective. Le télétravail se développe dans le secteur, avec des modèles mixtes qui conjuguent présence au studio et travail à distance.

Dénicher un poste de Matte Painter demande une approche bien pensée et préparée à l’avance. La première étape est la création d’un portfolio de qualité, qui sera comme une véritable vitrine de vos compétences et de votre style artistique.

La deuxième étape consiste à afficher une présence en ligne, via un site personnel ou sur des plateformes spécialisées comme ArtStation ou Behance, désormais très consultées par les recruteurs. Puis, se faire remarquer en participant à des événements professionnels comme la Game Connection ou la GDC. À part cela, il ne faut pas manquer les offres sur les sites d’emploi spécialisés comme AFJV en France.

Les candidatures spontanées auprès des studios qui vous intéressent peuvent aussi porter leurs fruits si elles sont accompagnées d’un portfolio ciblé.

De nombreuses entreprises du secteur des jeux vidéo recrutent régulièrement des Matte Painters pour leurs productions. On peut citer entre autres les grands studios internationaux présents en France. Plusieurs studios français de taille moyenne se distinguent également par leur attention particulière aux environnements et aux décors. Et ce, mis à part le secteur des jeux mobiles et les studios spécialisés dans la réalité virtuelle qui misent sur la création d’environnements immersifs. Enfin, il y a aussi les cabinets d’études qui sont intéressés par la compétence utilisée dans ce métier.

Le freelancing est une voie choisie par certains mais qui comporte ses propres défis. Généralement, pour y réussir, il est recommandé d’acquérir d’abord une expérience significative en studio, constituer un portfolio exceptionnel et un réseau professionnel solide. Puis, lorsque le business est en marche, tâcher de maintenir un réseau actif de contacts professionnels pour assurer un flux régulier de projets.

Pour réussir ce tour de force, il faut d’abord maîtriser l’anglais à un niveau professionnel. Cette langue étant la lingua franca de l’industrie du jeu vidéo mondiale. Ensuite, adapter son portfolio aux standards internationaux et maintenir sa présence sur des plateformes reconnues mondialement comme ArtStation. Autant que possible, accumuler des certifications sur les logiciels professionnels. Cela renforcera votre crédibilité auprès des employeurs étrangers.

Après quelques années d’expérience, un Matte Painter peut évoluer vers un poste de senior Matte Painter, avec davantage de responsabilités et une plus grande autonomie et rémunération. Ensuite, on peut occuper un poste de Lead Matte Painter, ou s’orienter vers la direction artistique environnementale. Une spécialisation technique est également possible, en devenant par exemple expert en éclairage numérique ou en effets atmosphériques. La diversification vers d’autres domaines artistiques connexes représente une autre voie d’évolution, comme le concept art d’environnement, qui intervient plus en amont dans la production, ou la création de textures 3D.

Pour réussir dans cette voie exigeante, mais gratifiante, il est essentiel de développer une solide formation artistique, complétée par une excellente connaissance des outils numériques spécifiques. Le parcours recommandé allie études supérieures en arts numériques ou design graphique, (idéalement jusqu’au niveau bac+5), et spécialisation en création d’environnements.

Toutefois, plus que le diplôme, c’est la qualité du portfolio et la démonstration de compétences concrètes qui vont déterminer vos véritables opportunités professionnelles. Les stages et premières expériences constituent des étapes cruciales à cet effet, en permettant également de tisser un réseau professionnel.

Parmi les avantages significatifs de ce métier, citons la dimension créative qui permet d’exprimer son talent artistique. L’environnement professionnel est également stimulant, au contact d’autres créatifs passionnés et dans un secteur culturel dynamique. De plus, la diversité des projets et des univers à créer garantit un quotidien varié et intellectuellement stimulant, loin de toute routine. Par ailleurs, les compétences développées sont hautement transférables vers d’autres industries créatives comme le cinéma, l’animation ou la publicité. Ce qui offre des perspectives d’évolution élargies.

Côté inconvénients, il y a la pression temporelle intense, en périodes de « crunch », mais aussi, des stress significatifs. La nécessité de concilier expression artistique personnelle et directives précises peut aussi parfois créer des frustrations créatives. Enfin, bien que le secteur soit en croissance, les postes stables restent relativement limités, et la progression salariale peut être plus lente que dans d’autres domaines technologiques moins créatifs.