Outsourcing Manager

Le rôle de ce manager est de gérer le processus d’externalisation de A à Z. Il intervient pour identifier les besoins de production qui peuvent être sous-traités, puis recherche et sélectionne les studios partenaires les plus qualifiés, souvent à l’étranger. Il est ensuite au cœur de la négociation des contrats et s’assure que les aspects légaux, financiers et qualitatifs sont clairement définis. Le métier d’externalisation a pour objectif d’optimiser les coûts et les délais tout en accédant à des talents spécialisés, sans jamais compromettre la qualité du jeu.

Outsourcing Manager : est-ce un métier épanouissant ?

Pour les profils qui allient un sens aigu de la stratégie, un talent pour la négociation et un intérêt pour les relations internationales, cette carrière est très épanouissante. La satisfaction provient de la réussite de projets, en bâtissant des ponts entre différentes cultures d’entreprise et nationalités. C’est un métier où l’on a un impact direct sur la faisabilité et la rentabilité d’une production d’envergure, en étant un chef d’orchestre diplomate et efficace.

Quid de l’outsourcing dans le jeu vidéo ?

L’outsourcing, ou l’externalisation, est une stratégie qui consiste pour un studio de développement à confier une partie de sa production à une autre entreprise spécialisée. Dans le jeu vidéo, cela concerne dans la majorité des cas la création d’assets graphiques (personnages, décors), l’animation, les tests d’assurance qualité (QA) ou même certaines parties du code. Cette pratique permet aux studios de se concentrer sur leur cœur de métier, de gérer les pics de production et de bénéficier d’expertises spécifiques à un coût compétitif.

Le travail s’organise en deux phases. En amont, il rédige les appels d’offres, évalue les partenaires potentiels et négocie les contrats. En phase de production, il assure le suivi des plannings et des budgets. Mais surtout, il agit comme le point de contact principal pour faciliter la communication, transmettre les retours des équipes internes et veiller au respect constant de la qualité attendue.

Le poste repose sur un socle de compétences techniques en gestion de projet, finance et droit des contrats. À cela s’ajoute une compréhension fine de la chaîne de production d’un jeu, essentielle pour évaluer la qualité du travail. Sur le plan international, la maîtrise de l’anglais des affaires est non négociable, tout comme d’excellentes aptitudes à la négociation et à la communication interculturelle.

L’organisation et la rigueur sont primordiales pour piloter simultanément de multiples partenaires, contrats et échéances. À ce socle s’ajoute une grande aisance relationnelle, soutenue par un sens aigu de la diplomatie, pour maintenir des collaborations saines. Enfin, un esprit analytique et une forte capacité à résoudre les problèmes complètent cette case exigence, toujours utile pour anticiper les risques et gérer les imprévus.

Les soft skills que les différentes entreprises recherchent

Les compétences comportementales sont déterminantes pour ce poste. Le leadership et la capacité à prendre de bonnes décisions sont essentiels. Le manager doit être un communicant exceptionnel, capable d’adapter son discours à des interlocuteurs techniques, artistiques ou juridiques. La flexibilité et une forte capacité d’adaptation sont nécessaires pour gérer les décalages horaires et les différences culturelles inhérentes au travail avec des équipes internationales.

On accède rarement à ce poste en début de carrière. Le parcours typique commence par une formation supérieure de niveau Bac+5, dans une école de commerce, de management ou une faculté de droit. On acquiert ensuite une première expérience, par exemple, en tant que producteur, chef de projet ou juriste, avant de se spécialiser dans la gestion de la sous-traitance.

Après un baccalauréat général, on peut s’orienter vers des cursus qui apportent des compétences en gestion et commerce. Les voies royales : une classe préparatoire suivie d’une grande école de commerce, ou un Master en management, en gestion de projet ou droit des affaires. Les formations incluant idéalement une forte dimension internationale et des stages dans le secteur du numérique.

Pour en être sûr, assurez-vous d’abord que la négociation et l’analyse de contrats sont des exercices qui vous stimulent. Évaluez ensuite votre capacité à piloter plusieurs dossiers complexes en parallèle avec une organisation sans faille. Le poste exige également une réelle appétence pour la communication quotidienne en anglais avec des cultures variées. Enfin, vous devez savoir allier diplomatie et fermeté pour défendre les intérêts de votre entreprise.

La rémunération pour ce poste stratégique est élevée et évolutive. En début de carrière, un Outsourcing Manager peut prétendre à un salaire mensuel brut d’environ 2 000 €. Avec l’expérience et la gestion de contrats de plus en plus importants, un profil senior peut voir sa rémunération atteindre ou dépasser les 4 000 € bruts par mois.

L’accès à ce poste se fait principalement par le biais de l’expérience et du réseau. Les offres sont rares sur les sites d’emploi classiques, mais se trouvent plus souvent sur des plateformes professionnelles comme LinkedIn. En règle générale, il s’agit d’une évolution interne pour des professionnels de la production ou du juridique qui ont déjà démontré leurs compétences en gestion et en négociation.

Ce sont quasi exclusivement les grands studios de développement et les éditeurs qui recrutent pour ce type de poste, car ils sont les seuls à avoir des besoins de sous-traitance à une échelle qui justifie un manager dédié. Des entreprises comme Ubisoft, Electronic Arts, ou de grands studios comme Quantic Dream sont en effet les principaux employeurs.

Bien que basé dans un bureau, ce manager est constamment tourné vers l’extérieur, utilisant son ordinateur pour communiquer et piloter les projets. Cette dimension internationale implique dans la plupart des cas des déplacements pour rencontrer les partenaires, ainsi que des horaires étendus pour s’adapter aux différents fuseaux horaires. Côté hiérarchie, il est rattaché au directeur de production.

Moins courant que le salariat, le statut de freelance est envisageable pour un expert reconnu. En tant que consultant, allez généralement intervenir auprès de studios de taille moyenne sur des besoins ponctuels : définir une stratégie d’externalisation, identifier des partenaires ou piloter un contrat spécifique. Ce rôle exige cependant une excellente réputation et un carnet d’adresses très solide.

Comme le métier est international par nature, une carrière à l’étranger est une évolution logique. La maîtrise de l’anglais est le prérequis absolu, tandis que la connaissance d’autres langues constitue un atout majeur. L’argument décisif restera toutefois une expérience avérée dans la gestion de partenaires issus de différentes régions du monde.

Après plusieurs années de succès, un Outsourcing Manager peut évoluer vers des postes de direction encore plus élevés. Il peut ainsi devenir directeur de l’outsourcing, supervisant toute la stratégie de sous-traitance du groupe, ou évoluer vers des fonctions de directeur des opérations (COO), de directeur de la production ou même de directeur de studio.

Le métier attire par son rôle stratégique, son exposition internationale et sa rémunération attractive. Ces avantages ont toutefois une contrepartie : une pression constante liée aux enjeux financiers, une grande disponibilité pour gérer les fuseaux horaires et une forte résilience au stress, notamment en phase de négociation ou de crise.

Avant tout, il faut souligner qu’il s’agit d’un poste stratégique et non de débutant. L’accès requiert donc un diplôme de niveau Bac+5 (école de commerce, droit). Le succès repose sur un triptyque de compétences techniques, à savoir une maîtrise de la gestion de projet, de solides bases en droit des contrats et une aisance totale en anglais. À cela s’ajoutent des qualités humaines telles qu’un talent de négociateur, un sens aigu de la diplomatie et une rigueur organisationnelle sans faille.