Responsable de l'éthique IA

Le responsable de l’éthique IA est chargé d’examiner les technologies d’intelligence artificielle sous l’angle des valeurs humaines et de veiller à ce que leur développement intègre les principes fondamentaux de notre société (transparence, équité, protection de la vie privée et la supervision humaine des systèmes autonomes).

Loin d’être un simple gardien théorique, cette personne participe activement à la conception des systèmes algorithmiques et à l’élaboration des garde-fous nécessaires à la machine. Il apporte aussi une réflexion critique dans un domaine où l’innovation technologique avance souvent plus vite que les cadres éthiques et réglementaires.

Le responsable de l’éthique IA est d’abord chargé d’élaborer les lignes directrices éthiques spécifiques à l’entreprise qui dictent tous les projets d’IA. En outre, il surveille la conformité des développements avec les réglementations en vigueur et les normes éthiques internes qu’externes.

Le responsable de l’éthique IA est le garant de la préservation des valeurs de l’entreprise et de la protection des intérêts des utilisateurs, consommateurs ou simples citoyens.

Il s’engage aussi au volet respect de la dignité humaine dans les IA, (pas de discriminations, protection de la confidentialité des données et transparence du fonctionnement).

Le responsable de l’éthique IA doit avoir une connaissance approfondie des technologies et des applications de l’IA. Il doit également posséder une expertise en théories éthiques pour être capable d’analyser les dilemmes moraux posés par l’IA.

En outre, il est indispensable de maîtriser le cadre juridique qui entoure l’IA, y compris les réglementations sur la protection des données, la confidentialité et les droits humains. D’excellentes compétences en communication sont de surcroît nécessaires pour dialoguer efficacement avec des publics variés, des équipes techniques à la direction générale.

Un bon responsable de l’éthique IA se distingue avant tout par sa pensée critique aiguisée. C’est ce qui lui permet notamment de déceler les enjeux éthiques sous-jacents derrière chaque projet ou proposition technique. On le remarque aussi par sa réactivité dans la gestion de crise ou face à des préoccupations éthiques émergentes.

L’intégrité intellectuelle et la rigueur sont aussi des qualités inhérentes au responsable de l’éthique IA. À part cela, il y a le courage moral qui lui permet de défendre des positions potentiellement impopulaires lorsque les principes éthiques sont en jeu.

Pour accéder à ce poste, un niveau Bac+5 minimum est généralement requis, bien que les recruteurs privilégient souvent les profils Bac+7 ou les docteurs pour la profondeur d’analyse qu’ils apportent. La formation idéale est un mélange d’acquisition de connaissances techniques en IA avec philosophie éthique, droit des technologies et des sciences sociales.

Les écoles spécialisées proposent plusieurs parcours pouvant mener à cette fonction, dont un Msc en informatique avec diplôme d’Expert en cybersécurité (titre RNCP niveau 7).

En France, un responsable de l’éthique IA débutant peut espérer un salaire mensuel brut d’environ 4 160 €. Ce montant peut atteindre 4 800 € pour les profils disposant d’expériences significatives dans le domaine de l’IA ou détenteurs d’un doctorat. Toutefois, les professionnels confirmés avec plusieurs années d’expérience peuvent percevoir jusqu’à 9 000 € brut mensuels (8 700 € en moyenne).

Les perspectives d’évolution pour un responsable de l’éthique IA sont nombreuses et prometteuses. Au sein des grandes organisations, il peut progresser vers un poste de Directeur de l’Éthique IA. Il peut également occuper des postes de Responsable de la Responsabilité Sociale d’Entreprise (RSE), ou devenir Experts ou Consultants indépendants en éthique de l’IA.

D’autres évolutions possibles incluent des rôles de Chief AI Officer, de chercheur dans des instituts ou think tanks dédiés aux questions éthiques technologiques.

Les offres d’emploi pour les responsables de l’éthique émanent souvent des entreprises de taille moyenne comme IQo et Webnet qui, progressivement, intègrent ces profils à leurs équipes de développement IA.

Le secteur de la santé est aussi un recruteur majeur, avec des enseignes comme les hôpitaux de l’APHP qui regroupent plus de 18 000 professionnels en France. Notons aussi des opportunités chez les grands groupes industriels comme EDF, Safran et Thales, qui développent des applications d’IA critiques nécessitant ces compétences.

D’autres employeurs se trouvent dans le commerce en ligne comme ManoMano ou encore dans le transport maritime, avec le groupe CMA CGM qui enrichit ses équipes d’experts en éthique pour accompagner sa transformation numérique.

Le métier de responsable de l’éthique est une position qui exerce une influence positive sur le développement d’une technologie qui façonne notre société actuelle. Et cela ajoute un sens profond à l’activité professionnelle. Par ailleurs, on ne peut pas ignorer que ce métier offre un bon avenir professionnel avec une rémunération attractive.

Du côté des inconvénients, la définition parfois floue des contours éthiques peut rendre complexe l’établissement de limites claires et la définition des priorités. Cela demande une certaine résistance face à des gens influençant, notamment la direction lorsque les recommandations freinent des innovations techniquement prometteuses.

Par ailleurs, la position intermédiaire entre différents départements peut parfois créer un sentiment d’isolement. Enfin, force est de constater que la reconnaissance de la valeur de ce rôle n’est pas encore universelle. Certains peuvent le percevoir comme un obstacle à l’innovation.

Pour devenir responsable de l’éthique IA, il faut accomplir un parcours académique de niveau Bac+5n au minimum. L’idéal est même une double compétence en technologie et en sciences humaines ou juridiques et un doctorat. Concrètement, pour exceller dans ce rôle, il faudra acquérir de l’expérience dans des projets d’IA pour comprendre concrètement les enjeux techniques avant d’aborder la dimension éthique.

Certaines compétences sont incontournables notamment la compréhension des technologies d’IA, des principes éthiques fondamentaux et des cadres réglementaires applicables à l’IA. Il faut aussi savoir communiquer efficacement avec des publics variés et à transformer des principes abstraits en recommandations concrètes