Vidéaste jeux vidéo

Le rôle du vidéaste transcende le simple assemblage de séquences pour transformer des heures de jeu brutes en un récit percutant, guidé par une intention marketing précise. Chaque étape, de la définition de l’angle narratif au montage final, vise à donner naissance à un produit à la fois esthétique, cohérent et commercialement efficace.

Vidéaste jeux vidéo : un métier au carrefour des passions

Cette carrière est une voie d’épanouissement professionnelle idéale pour celui qui nourrit une double passion pour le cinéma et l’univers du jeu vidéo. La satisfaction profonde de ce métier réside dans le fait que l’on crée un récit, qui va servir à susciter l’émotion et l’enthousiasme. En faisant ainsi, on devient l’artisan même du succès du jeu.

Quid de la capture vidéo « in-engine » ?

La capture vidéo professionnelle pour un jeu vidéo se distingue de la simple capture d’écran. La capture « in-engine » (dans le moteur du jeu) est une technique qui permet au vidéaste d’utiliser des outils de développement pour contrôler des caméras virtuelles libres, modifier l’éclairage, déclencher des animations spécifiques et capturer la scène à une résolution et une qualité bien supérieures à ce que le jeu permettrait normalement. C’est ce qui permet de créer des plans cinématographiques fluides et spectaculaires pour les bandes-annonces.

Les missions du vidéaste tourne autour de son rôle de réalisateur-monteur. Premièrement, il participe à la conception et au storyboard de la vidéo. Il organise et réalise les sessions de capture de gameplay. Il effectue le « dérushage » (tri des meilleures séquences), puis passe à l’étape principale du montage, où il assemble les plans, travaille le rythme et la narration. Il est également en charge de l’habillage graphique (motion design), de l’étalonnage (colorimétrie) et du mixage sonore pour finaliser la vidéo.

Un vidéaste doit avoir une maîtrise experte des logiciels de post-production. Ainsi, la connaissance de la suite Adobe est quasi obligatoire, notamment Premiere Pro pour le montage, After Effects pour le motion design et les effets, et Audition pour le son. La maîtrise de DaVinci Resolve est un atout majeur pour l’étalonnage. Sont également essentielles, les compétences en capture vidéo (OBS, outils internes) et une bonne culture cinématographique et vidéoludique.

Un œil artistique certain, ainsi qu’un sens aigu de la composition et du rythme, constituent le fondement même de ce métier. À cette vision s’ajoute une créativité foisonnante, indispensable pour trouver des angles narratifs uniques et construire un récit engageant. Enfin, il y a deux vertus cardinales : la patience et la rigueur, essentielles pour garantir un rendu impeccable et peaufiné dans les moindres détails.

Le savoir-être attendu

Un grand sens de la communication est indispensable pour travailler en synergie avec les équipes marketing et les développeurs. Cette aisance relationnelle doit s’accompagner d’une grande capacité d’écoute pour accueillir et interpréter les retours créatifs. Enfin, le sens de l’organisation et la rigueur sont essentiels pour respecter les délais de livraison, souvent très stricts dans ce secteur.

Pour accéder à ce métier, la voie la plus sûre est une formation en audiovisuel. Un diplôme de niveau Bac+2 ou Bac+3 est un excellent point de départ. Le diplôme valide les compétences techniques, mais c’est la bande démo (showreel) qui sera le principal critère de sélection pour les recruteurs. Il est plutôt rare d’occuper ce poste en étant débutant. Beaucoup de vidéastes commencent en créant du contenu pour leur propre chaîne avant de se professionnaliser.

Après le baccalauréat, l’orientation la plus pertinente est celle vers d’un cursus spécialisé : un BTS Métiers de l’audiovisuel, avec une option en montage et post-production, entre autres. Des Bachelors en réalisation, en cinéma ou dans des écoles de multimédia permettent également d’acquérir les compétences nécessaires. L’important est que la formation soit axée sur la pratique et la réalisation de projets.

Pour savoir si cette carrière vous correspond, interrogez-vous si la post-production vous passionne autant que le jeu lui-même ? Êtes-vous capable de passer huit heures dans une journée à monter une vidéo de deux minutes ? Avez-vous une sensibilité pour la musique et le son et leur manière d’influencer l’image ?

La rémunération d’un vidéaste dépend de son statut et de son expérience. Un vidéaste junior en agence ou chez un éditeur peut démarrer autour de 2 500 €bruts par mois. Un profil senior, polyvalent et reconnu pour la qualité de ses productions, peut voir son salaire atteindre 3 750 € bruts mensuels ou plus. En freelance, les tarifs varient grandement en fonction de la réputation et de la complexité du projet.

La recherche d’emploi pour un vidéaste repose presque entièrement sur la qualité de la bande démo (showreel). Cette courte vidéo doit être un montage percutant qui contient ses meilleurs travaux et démontre sa maîtrise technique ainsi que son sens artistique. Ensuite, il faut exposer ce travail sur des plateformes comme YouTube, Vimeo ou LinkedIn pour la visibilité. Il existe aussi la méthode classique qui consiste à répondre à des offres d’emploi auprès des éditeurs de jeux ou des agences de communication.

Les principaux employeurs sont les départements marketing des grands éditeurs de jeux vidéo (Ubisoft, Focus Entertainment, etc.), qui ont besoin de contenus vidéo en permanence. Sont aussi de grands recruteurs, les agences de communication et de publicité spécialisées dans le gaming. Enfin, de plus en plus, les studios de développement eux-mêmes intègrent des vidéastes pour créer du contenu communautaire.

Le vidéaste travaille le plus souvent dans un bureau ou un studio de montage, devant une station de travail très puissante. Le métier est rythmé par les délais de livraison, qui peuvent générer une forte pression. Hiérarchiquement, il est rattaché au responsable marketing, au directeur de la communication ou au directeur créatif.

Un grand oui, le statut de freelance est tout à fait possible pour un vidéaste. De nombreux éditeurs et agences externalisent la création de leurs bandes-annonces ou de leurs contenus sociaux de nos jours. Cependant, réussir en freelance demande un investissement initial en matériel, un réseau solide et de l’auto-discipline.

Les compétences en montage et en réalisation sont universelles. Donc, une carrière à l’étranger est tout à fait envisageable. Une maîtrise de l’anglais et une bande démo aux standards internationaux sont les deux prérequis. Il ne faut pas hésiter car, les agences et éditeurs des grands pôles de l’industrie (Amérique du Nord, Europe) sont constamment à la recherche de nouveaux talents.

L’évolution naturelle d’un vidéaste se fait vers des postes à plus grande responsabilité créative. Il peut devenir lead vidéaste, chef de projet vidéo ou directeur de la création. Il peut aussi s’orienter vers des postes de réalisateur de publicités ou de responsable du contenu vidéo au sein d’une grande marque. Fonder sa propre agence de production est également une voie possible.

Les principaux avantages sont de pouvoir allier deux passions dans une seule activité lucrative : le jeu vidéo et la création audiovisuelle. Il y a aussi la sensation de contribuer directement au succès du jeu et d’exercer un métier créatif. La flexibilité du statut de freelance vient en bonus. Cependant, le métier peut être solitaire, et la pression des délais est constante. Le travail peut également être perçu comme répétitif lors des longues phases de dérushage et de montage.

Pour devenir vidéaste jeux vidéo, il faut suivre un parcours dédié aux métiers de l’audiovisuel, en combinant passion pour le jeu et expertise en post-production. La voie d’accès est une formation de niveau Bac+3 type BTS ou Bachelor, souvent après un bac STMG ou général. Après, le succès repose sur la maîtrise des compétences clés en montage et habillage (Premiere Pro, After Effects) et surtout sur la qualité de la bande démo qui prouve son talent de narrateur visuel. Finalement, pour viser cette profession, il est indispensable de cultiver un sens artistique aiguisé pour la composition et le rythme, mais aussi avoir une patience infinie pour le montage, et une grande organisation pour gérer des projets complexes.