Animateur 3D

Ce professionnel de l’image numérique détient la capacité d’animer des personnages, des animaux, des objets et des décors, en leur insufflant un mouvement cohérent dans le respect des directives artistiques de l’histoire et du gameplay. Il se doit donc d’être aussi bien un technicien pointu, expert en 2D et 3D, qu’un artiste qui connaît les bases de l’anatomie, de l’architecture et du dessin traditionnel.

L’animateur 3D est celui qui façonne l’expression d’un visage, la démarche d’un animal et bien plus encore. Il est capable de créer des émotions aussi intenses que le rire ou les larmes, mais également des attitudes nuancées. Il intervient à différentes étapes du processus, généralement après le modeleur. Il lui incombe, par exemple, d’analyser le concept visuel original, puis créer un concept tridimensionnel dynamique et vivant, tout en veillant à ce que le rendu soit le plus réaliste et crédible possible. Il doit d’ailleurs assurer la cohérence de l’ensemble de l’animation et ajuster ses réalisations selon les retours et les tests effectués.

Ce métier exige des compétences techniques pointues. L’artiste animateur 3D doit parfaitement maîtriser les outils suivants : logiciels de création 2D comme Photoshop, les logiciels de création 3D comme 3DSMAX et Maya, mais aussi les logiciels de sculpture 3D tels que Zbrush. Il devrait aussi maîtriser des outils de texturing comme Substance Painter et enfin, le pipeline d’intégration sous Unity 3D.

Au-delà de ses compétences techniques, l’animateur 3D doit posséder des qualités humaines indispensables pour travailler efficacement en équipe. Il doit, entre autres, avoir un sens de l’observation aiguisé, faire preuve d’une rigueur sans faille, avoir une sensibilité artistique développée, ainsi qu’un esprit vif et réactif.

Quel diplôme ?

La passion pour l’animation ne saurait suffire. Ce métier requiert un diplôme attestant d’une solide maîtrise technique. Les formations possibles sont variées, allant du bachelor au master. Les deux premières années de formation abordent les bases de l’infographie et les aspects techniques. Un master permet ensuite de pousser plus loin les techniques d’animation, le game art, avec une attention particulière pour le management de projet.

Quel bac ?

Le niveau d’études minimum est requis pour évoluer dans un studio, car il assure que le candidat soit rapidement opérationnel. Tout commence par un baccalauréat technologique ou général, avec une spécialisation artistique, entre autres. Ce diplôme constitue la base pour se tourner vers une école spécialisée dans les métiers du jeu vidéo afin d’y suivre un cursus, par exemple, un bachelor, puis un master. Ainsi, un niveau Bac +3 est fortement conseillé, mais idéalement, il faudrait disposer d’un MBA.

Un animateur 3D débutant peut s’attendre à un salaire moyen d’environ 31 000 € annuels, ce qui correspond à 2 583 € brut par mois. Ce montant peut démarrer aux alentours de 26 000 € (2 167 € brut) et grimper jusqu’à 42 500 € (plus de 3 542 € brut par mois) avec l’expérience et selon l’entreprise. À l’étranger, les salaires sont souvent plus élevés. À Montréal, par exemple, un animateur 3D gagne en moyenne 55 000 $ par an, et jusqu’à 80 000 $ pour les profils les plus expérimentés. À San Francisco, les salaires oscillent entre 75 000 $ et 100 000 $ par an. Selon le SNJV (Syndicat National du Jeu Vidéo), les salaires en France sont les suivants :

• Paris / IDF – Confirmé : 41 000 € brut / an
• Paris / IDF – Senior : 46 000 € brut / an
• Région – Confirmé : 35 000 € brut / an
• Région – Senior : 42 500 € brut / an

Le STJV (Syndicat des Travailleurs du Jeu Vidéo) annonce un salaire net moyen d’environ 1 967,50 € soit environ 2 523 € brut / mois, ce qui équivaut à 30 276 € brut / an.

Les animateurs 3D sont principalement employés par les studios de jeux vidéo tels que Piece of Cake studio, Pinpin Team, Arutua Studio ou encore Voxler. Toutefois, le talent d’un artiste 3D est demandé dans de nombreux autres domaines d’activité. Ils peuvent aussi travailler dans le contenu web (Studio 100 Animation), le cinéma (Tat Studio), mais aussi pour des entreprises comme la SNCF, Winamax et bien d’autres qui recherchent des profils créatifs et techniques.

Un animateur 3D peut gravir les échelons au sein de l’industrie du jeu vidéo, en prenant progressivement des responsabilités, notamment en devenant lead animateur. Son parcours professionnel peut également l’amener vers d’autres secteurs ou à exercer en tant que travailleur indépendant. Certains se tournent vers le game design et le développement de jeux vidéo.

L’animateur 3D peut exercer son activité en freelance, depuis chez lui. Après quelques années d’expérience en entreprise, il peut se lancer à son compte. Cette option offre une grande liberté, mais demande une forte disponibilité, un niveau d’expertise certain, une créativité à toute épreuve et une rigueur organisationnelle sans faille.

Les soft skills ou « compétences comportementales » font la différence dans le monde du travail. Elles sont aussi importantes que les compétences techniques. Un animateur 3D doit être autonome, flexible et capable de s’adapter à différents environnements de travail. Il doit savoir communiquer efficacement et collaborer avec les autres membres de l’équipe. Sa curiosité et son ouverture d’esprit sont également des atouts précieux pour se tenir informé des dernières évolutions technologiques et artistiques.

Quelques témoignages

Aude Glondu, senior 3D animator chez Ubisoft Annecy, confie : « Il est difficile de définir ce métier en quelques phrases, tant l’animation 3D est un domaine aux multiples facettes. En fait, je dirais même qu’il s’agit d’une catégorie de métiers. Les tâches d’un animateur peuvent varier énormément selon qu’il travaille dans le cinéma, la série TV, les jeux vidéo ou la publicité. Un animateur 3D, selon l’entreprise où il se trouve, doit être plus ou moins artiste ou technicien, et être capable de résoudre des problèmes. » 

« Un animateur 3D doit maîtriser les bases de l’animation et s’adapter au style de la direction artistique. Il doit aussi avoir un grand sens de l’observation pour s’inspirer de références comme des films, ou même en se filmant lui-même, et ensuite retranscrire tout cela dans ses animations. Il faut également être autonome et force d’initiative pour continuer à apprendre après sa formation, ou pour résoudre des problèmes seul. 

Enfin, il faut être flexible, car en changeant de studios, j’ai dû réapprendre certaines facettes de mon métier, la façon de travailler et les outils, qui diffèrent à chaque fois. Les studios ont souvent des outils ‘maison’ qu’on ne peut apprendre nulle part ailleurs. Il faut se former sur le tas, et parfois même au sein d’un même studio, en changeant de projet ! »

Kevin Labache, animateur 3D chez Appeal Studios, témoigne : « Les qualités requises pour ce métier sont la passion, l’importance de voir ce qu’il se fait, et prendre plaisir à découvrir de nouvelles technologies et de projets. La patience est également essentielle, car souvent, c’est beaucoup de travail pour très peu de résultats, et il faut surtout de la détermination. » Il décrit ainsi son métier : « Je le définis souvent comme donner vie à un personnage 3D à l’aide de contrôleurs que l’on pourrait comparer à une marionnette. »

Les avantages du métier incluent la possibilité de travailler en freelance et avec un niveau Bac+3. Il vous permet aussi d’être polyvalent, allier les aspects techniques, graphiques, artistiques et informatiques. Il offre également des opportunités d’emploi dans des domaines variés comme l’animation, la télévision ou le cinéma. 

Les inconvénients sont liés à une difficulté potentielle à trouver un premier emploi, des salaires qui peuvent être moyens en début de carrière, ainsi qu’une exigence en matière de concentration et de rigueur.

Pour devenir animateur 3D, la passion ne suffit pas. Il faut commencer par obtenir un baccalauréat, idéalement avec une spécialisation artistique. Ensuite, se tourner vers une école spécialisée dans les métiers du jeu vidéo. On commence avec un bachelor pour acquérir les bases, puis on approfondit avec un master ou un MBA. La maîtrise des logiciels 2D et 3D est indispensable, tout comme des notions d’anatomie, d’architecture et de dessin.

Il faut savoir analyser des concepts, créer des animations cohérentes et réalistes, s’adapter aux exigences artistiques, collaborer avec des équipes et enfin savoir se remettre en question. Il est également important de ne pas négliger le développement de ses soft skills, c’est-à-dire son autonomie, sa flexibilité et son sens de la communication. Pour finir, toujours pousser la curiosité et l’envie d’apprendre constamment. Ces qualités sont indispensables pour réussir dans ce métier en perpétuelle évolution.